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Nayola

Vendredi 15 décembre à 20h30 et dimanche 17 à 20h30

de José Miguel Ribeiro, drame, mars 2023, Portugal, Belgique, France, Pays-Bas

Adultes, durée 1h30

Meilleur film d’animation au Festival International du Film de Guadalajara 2022

Angola. Trois générations de femmes dans une guerre civile qui dure depuis 25 ans : Lelena (la grand-mère), Nayola (la fille) et Yara (la petite-fille). Nayola part à la recherche de son mari, qui a disparu au pire moment de la guerre. Des décennies plus tard, le pays est enfin en paix mais Nayola n’est pas revenue. Une nuit, un intrus masqué fait irruption dans leur maison, armé d’une machette. Une rencontre qu’elles n’auraient jamais pu imaginer…

Notre avis

Passé, présent, les époques s’entrelacent comme les rudes traits de pinceau de ce splendide film d’animation pour adultes. Couleurs violentes, d’une beauté presque aveuglante, et ombres magiques : ce voyage au bout de l’enfer, d’un bord à l’autre du temps, mêle la crudité du réel aux sortilèges du conte. Adapté d’une pièce de théâtre (A Caixa Preta, de José Eduardo Agualusa et Mia Couto), le récit se déploie comme un arbre géant à la fois inquiétant et majestueux, tel celui qui pousse dans l’un des cauchemars de Nayola, enraciné dans la mort, lancé vers le ciel et l’avenir. Entre désolation apocalyptique et moments d’onirisme saisissant (où Nayola se retrouve par exemple mystérieusement pendue à… la lune), le réalisateur dresse ainsi la généalogie d’un trauma, et dessine avec une remarquable puissance d’évocation les portraits de trois générations au féminin. Silhouettes très stylisées, visages à la fois épurés et expressifs, ce trio est inoubliable, la présence massive, douloureuse et tendre de la grand-mère contrastant avec l’énergie gracile de ses descendantes. Les trois facettes d’une humanité tourmentée et résiliente. Des héroïnes de chair et d’art, au centre d’une fresque à la fois réaliste et animiste, monumentale et bouleversante. (Télérama)


Saules aveugles, femme endormie

Samedi 16 décembre à 21h00

de Pierre Földes, d’après six nouvelles de Haruki Murakami

Adultes, durée : 1h40

Mention du Jury au festival d’Annecy 2022

Tokyo, quelques jours après le tremblement de terre et le tsunami de 2011. Kyoko quitte subitement son mari après avoir regardé les images du tremblement de terre cinq jours d’affilée. Son mari Komura, désemparé, prend une semaine de congé et entreprend un voyage dans le Nord pour y livrer une boîte au contenu énigmatique à deux jeunes femmes. Son collègue de bureau, Katagiri, un modeste agent de recouvrement, disgracieux et solitaire, rentre chez lui un soir et se retrouve nez à nez avec une grenouille de deux mètres de haut lui demandant de l’aide pour sauver Tokyo d’un autre tremblement de terre imminent.

Au travers de souvenirs, rêves et fantasmes, Kyoko, Komura et Katagiri, influencés par leurs visions du tremblement de terre – sous la forme de saules maléfiques, d’un lombric géant, d’un vœu secret, d’une boîte mystérieuse et d’un corridor sombre et sans fin – tentent de renouer avec eux-mêmes.

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La sirène

Mercredi 13 décembre à 18h00 et lundi 18 décembre à 20h30

de Sepideh Farsi, film d’animation, drame historique, 2023, 1h40

à partir de 6 ans

Festival d’Annecy 2023 : Compétition Sélection Officielle et prix de la meilleure musique originale – Prix de la meilleure réalisatrice française aux Champs Elysées Festival 2023 – Prix du public au festival d’Umbria en Italie 2023.

1980, dans le sud de l’Iran. Les habitants d’Abadan résistent au siège des Irakiens. Il y a là Omid, 14 ans, qui a décidé de rester sur place chez son grand-père, en attendant le retour de son grand frère du front. Mais comment résister en temps de guerre sans prendre les armes ? Omid découvre alors un bateau abandonné dans le port d’Abadan. Aurait-il enfin trouvé le moyen de sauver ceux qu’il aime ?

Notre avis

En 1980, Sepideh Farsi a 15 ans quand l’Irak envahit l’Iran. Quarante ans plus tard et après huit ans de travail, la cinéaste iranienne revient sur le siège d’Abadan, un épisode marquant du conflit, dans La Sirène, son premier film d’animation.

« Les adolescents sont ceux qui ont été les plus transformés par la guerre. Ils sont passés de l’enfance à l’âge adulte d’un seul coup et ont parfois dû partir se battre sur le front. Omid [ndlr : « espoir » en persan], est confronté au choix cornélien de rester à Abadan et de résister alors que sa famille fuit la ville. J’avais son âge lorsque la guerre a éclaté. J’ai choisi de le faire interpréter par une comédienne et non par un comédien pour insister sur le contraste entre son côté juvénile et la violence environnante ». (Sepideh Farsi, CNC)


Le petit hérisson dans la brume et autres merveilles

Mercredi 13 décembre à 16h30 et samedi 16 décembre à 18h00

Quatre films d’animation russes pleins de douceur et de créativité

à partir de 3 ans, durée : 39 min

Le Petit hérisson dans la brume de Yuri Norstein (1975 – 10 min) : Un petit hérisson traverse la forêt pour rendre visite à son ami l’ourson. En chemin, il s’aventure dans le brouillard, où l’attendent autant de dangers que de découvertes merveilleuses. Que trouvera-t-il au bout du chemin ? Parviendra-t-il à retrouver le chemin de la maison de son ami l’ourson ? Un film d’animation culte, où Youri Norstein, cinéaste aussi rare que délicat, déploie toute la puissance poétique de son imaginaire.

La Moufle de Roman Kachanov (1967 – 10 min) : Une petite fille s’ennuie toute seule. Sa mère refuse de lui laisser avoir un chien, contrairement aux autres enfants. Heureusement, sa moufle se métamorphose en chiot, et sa journée devient aussi trépidante qu’inattendue… Roman Kachanov, ancien aviateur devenu réalisateur, est l’auteur d’un long métrage et de nombreux courts métrages, dont Les aventures de Guéna le crocodile, un personnage culte en Russie.

Il était une fois un chien d’Eduard Nazarov (1982 – 10 min) : Il était une fois un chien, oui, mais un vieux chien fatigué, peu utile pour effrayer les voleurs. Chassé par ses maîtres, le pauvre animal trouve refuge dans la forêt, où il fait la connaissance d’un loup sage et plein d’expérience, qui va l’aider à reconquérir le coeur de ses propriétaires. Un conte qui a valu à son réalisateur, auteur de courts métrages et directeur artistique, une reconnaissance internationale au Festival d’Annecy.

Le Lionceau et la tortue d’Inessa Kovalevskaya (1974 – 9 min) : Un jeune lionceau croise le chemin d’une aimable tortue, toute occupée à chanter, couchée confortablement au soleil. Elle accepte de lui apprendre sa chanson, et ils deviennent les meilleurs amis du monde.

Notre avis

Voici un programme qui met à l’honneur les artistes du cinéma d’animation russe. En volume, en papier découpé ou en dessiné animé, ces quatre courts métrages réalisés en Russie entre les années 60 et 80 nous entraînent au cœur d’un cinéma furieusement créatif.


Le garçon et le héron

Vendredi 15 décembre à 18h00 et lundi 18 décembre à 18h00

de Hayao Miyazaki, Japon, drame, novembre 2023

à partir de 10/12 ans, durée : 2h03

Après la disparition de sa mère dans un incendie, Mahito, un jeune garçon de 11 ans, doit quitter Tokyo pour partir vivre à la campagne dans le village où elle a grandi. Il s’installe avec son père dans un vieux manoir situé sur un immense domaine où il rencontre un héron cendré qui devient petit à petit son guide et l’aide au fil de ses découvertes et questionnements à comprendre le monde qui l’entoure et percer les mystères de la vie.

Le dernier chef-d’œuvre de Miyazaki, immense spectacle visuel où chaque plan est une toile peinte à la main, aurait pu être l’adieu onirique d’un homme immortel se préparant à sa propre disparition. Il y aborde ses thèmes habituels (rapport au vivant, à la nature, à la création, à la vie, à la mort) sous un angle finalement nouveau, et avec le désarroi urgent de quelqu’un qui sait qu’il ne pourra peut-être plus jamais les aborder. « Quoiqu’il advienne, nous devons essayer de vivre », nous exhorte-t-il. Il nous reste un long chemin à parcourir : pour cela, il suffit de trouver la porte. Et si rétablir l’équilibre dans un monde enclin à la ruine vous semble impossible… qu’importe, vous trouverez toujours le moyen de construire votre tour dès lors que vous apprendrez à respecter le vivant et à vous ouvrir aux autres. (à Voir-àLire)


Ciné-concert

Contes et silhouettes

Dimanche 17 décembre 2023 à 15h00

de Lotte Reiniger, Grande Bretagne, 1954/1955, film restauré et accompagné par Thomas Perrier (Synthés) et Joris Lucchese(Batterie), un duo de musiciens de PIGMENTS CINÉ CONCERT qui proposent une mise en couleur musicale des films muets du début du XXe siècle.

à partir de 4 ans, durée : 42 min

Programme de 4 courts métrages d’animation adaptés de célèbres contes de Grimm, Perrault et Andersen :

Hansel et Gretel et Blanche-neige et Rose-Rouge d’après les frères Grimm, La Belle au bois dormant, d’après un conte de Charles Perrault, Poucette, d’après un conte de Hans Christian Andersen


Le syndrome des amours passées

Mercredi 20 décembre à 20h30 et vendredi 22 décembre à 18h00

de Ann Sirot et Raphaël Balboni, comédie, Belgique, France, 2023, 1h29
avec Lucie Debay, Lazare Rousseau, Florence Loiret-Caille.

Présenté en séance spéciale à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2023.

Rémy et Sandra s’aiment. Ils se verraient bien finir heureux, avec beaucoup d’enfants. Au moins un. Sauf que leurs corps peinent à répondre à ce désir, en tout cas biologiquement. Heureusement que le congrès mondial des gynécologues vient de lever le voile sur un tout nouveau syndrome, pour lequel ils ont pensé à un traitement radical qui pourrait bien porter ses fruits : pour s’affranchir du « syndrome des amours passées » qui semble les affecter, Rémy et Sandra vont devoir coucher à nouveau avec toutes et tous leurs ex.

Notre avis

Le polyamour, la jalousie, les applis de rencontre, les doutes et les anciens amants, le stress de l’âge et du temps qui passe, la peur d’être trompé et quitté : le film aborde toutes ces thématiques avec humour, tact et douceur, proposant à chacun de se projeter comme en miroir de ce couple attachant mais malmené. Le duo de cinéastes belges utilise une mise en scène à la fois minimaliste et ingénieuse pour mieux traduire les gênes, les questionnements et les explorations en tous genres.


Seconde jeunesse

Mercredi 22 novembre à 20h30 et dimanche 26 novembre à 18h00

de Gianni di Gregorio, comédie,2022, Italie, 1h31, VOST avec Gianni di Gregorio, Stefania Sandrelli, Agnese Nano

Astolfo, professeur à la retraite, est expulsé de son appartement romain par la propriétaire. Il décide de retourner dans son village natal où il possède une grande maison délabrée. Ce retour au passé s‘avère plein de surprises dont la rencontre avec une gentille femme de son âge incarnée par Stefania Sandrelli (vedette de films de Bertolucci et Scola il y a cinquante ans !) n‘est pas la moins agréable.

Notre avis

Ce beau film, sorti au milieu des vacances, est passé presque inaperçu en France.
Pourtant, les critiques sont unanimement bonnes et surtout on s’amuse beaucoup dans l’ambiance d’un village italien traditionnel, avec son épicerie sympa, son curé méchant, son maire astucieux, ses carabinieri bienveillants. Tout cela rappelle agréablement les films italiens des années 70, c’est vraiment « un petit bijou de cinéma dans la pure tradition de la comédie italienne ». France Culture


Mercredi 6 décembre à 20h30 et dimanche 10 décembre à 18h00

Les algues vertes

Soirée « Urgence écologique » samedi 9 décembre 2023 à 18h00

de Pierre Jolivet, drame, France, 2023, 1h47
avec Céline Salette, Nina Meurisse, Julie Ferrier

Inès Léraud, jeune journaliste, s’installe en Bretagne afin de réaliser des chroniques radio sur la région. Le jour où des morts de plus en plus suspectes font leur apparition dans les environs, elle décide d’enquêter plus en amont. Or, une certaine forme d’omerta semble entourer ce désastre écologique, créant de plus en plus de pressions sur Inès au fil de son investigation sur le fameux phénomène des « algues vertes ».

Notre avis

Dans Les Algues vertes, Pierre Jolivet raconte l’enquête, semée d’embûches et de pressions, de la journaliste Inès Léraud qu’elle avait elle-même relatée dans sa bande dessinée « Algues vertes, l’histoire interdite ». Comment tout un système a maintenu l’omerta sur un phénomène qui défigure le littoral breton et menace la santé de ses habitants depuis plusieurs dizaines d’années ?
Transformant cette enquête en passionnant thriller, le film de Pierre Jolivet montre le travail opiniâtre d’une journaliste d’investigation, le rôle essentiel des lanceurs d’alerte, la difficile quête d’un compromis dans une société traversée d’intérêts contradictoires. Il donne également l’occasion de s’interroger sur les impasses d’une agriculture de type productiviste : celle-là même qui a fait de la Bretagne une région prospère et de la France une grande puissance agro-industrielle, mais dont les conséquences environnementales et sociales sont devenues insoutenables.
C’est du cinéma engagé, et pour une grande cause. Elle est servie, avec loyauté et âpreté, par le réalisateur de « Ma petite entreprise » et la comédienne Céline Sallette, qui restituent le combat obstiné, héroïque et modeste de la lanceuse d’alerte Inès Léraud. ( l’Obs)

A l’issue de ce film il sera proposé un échange avec la salle en présence de Tournugeois Vivant et d’autres intervenants, qui proposent des alternatives à l’agriculture industrielle.


2ème partie de soirée à 21hoo

Sabotage

Soirée « Urgence écologique » samedi 9 décembre 2023 à 21h00

de Daniel Goldhaber, USA, juillet 2023, 1h44,
avec Ariela Barer, Kristine Frøseth, Lukas Gage

Un groupe de jeunes écologistes nord-américains ulcérés d’être trahis par les générations précédentes et refusant la dégradation de la planète optent pour une opposition radicale, violente : ils décident de saboter un pipeline pour s’en prendre aux grands groupes pétroliers américains.

Notre avis

Derrière ce thriller au suspense efficace Daniel Goldhaber explore les justifications de la violence de l’écoterrorisme. Les jeunes écolos ont chacun leurs motivations personnelles exposées par de nombreux flash-backs. Qu’on accepte ou non leur choix, le film atteint son but : faire réfléchir.


Mercredi 20 décembre à 20h30 et vendredi 22 décembre à 18h00