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Et la fête continue

de Robert Guédiguian, comédie dramatique, 2023, France, 1 h 46 min
avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan.

Le réalisateur s’inspire à nouveau de Marseille et des événements récents tels les immeubles effondrés de la rue d’Aubagne, et la drôle d’élection de la maire écologiste qui démissionne de son mandat dès qu’elle le peut. Il retrouve sa troupe d’acteurs complices pour une fiction : une nouvelle chronique marseillaise, qui aborde les thèmes de la vie : le vieillissement des personnages familiers, la politique locale et nationale, la mélancolie et la beauté de la littérature.

Vincent doit mourir

de Stéphan Castang, fantastique, comédie dramatique, Belgique, France, 1h 48, novembre 2023 , avec Karim Leklou, Vimala Pons, François Chattot

Vincent, graphiste à Lyon mène une vie tranquille. Il se fait agresser au bureau après une blague sur un stagiaire. Cela continue avec un geste menaçant du comptable, des enfants dans la cage d’escalier, d’une conductrice dans la rue. Le scénariste Mathieu Naert s’est inspiré de ces faits divers où un jeune excédé agresse un quidam pour une cigarette refusée ou un regard appuyé. Vincent essaye vainement de fuir à la campagne ce monde hostile et violent. Le suspense bien rythmé conduit à un film fantastique décrivant un monde apocalyptique de violence et de méfiance où chacun vit isolé dans sa bulle ou derrière son écran. Karim Leklou donne une interprétation crédible de cet homme ordinaire contraint à fuir pour survivre et contaminé par des réactions paranoïaques. Sa rencontre avec une serveuse de burger (Vimala Pons) apporte un contrepoint de douceur soulignant la violence explosive des relations sociales.

Le règne animal

de Thomas Cailley, drame, aventure, fantastique, France, 2023, durée 2h08
avec Romain Duris, Paul Kirchner, Adèle Exarchopoulos

Dans un monde en proie à une vague de mutation qui transforme peu à peu les humains en animaux, François fait tout pour sauver sa femme touchée par ce phénomène mystérieux. Alors que la région se peuple de créatures d’un nouveau genre, il embarque Émile, leur fils de 16ans, dans une quête qui bouleversera à jamais leur existence.
Mais Linda ne sait pas que ce poulet, jadis si bien cuisiné par son père, est la clef de son souvenir perdu…

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Vincent doit mourir

Little Girl blue

de Mona Achache, drame, France/Belgique, 2023, 1h35, avec Marion Cotillard, Brigitte Sy, Marie Bunel, Marie Christine Adam.

Le 1er mars 2016, Carole Achache, la mère de la réalisatrice Mona Achache, se suicide sans laisser de mot. Mona Achache hérite de sa mère une multitude de caisses contenant des milliers de lettres et de photos, des carnets etc… Dans une relation difficile à sa mère, Mona ne veut tout d’abord pas ouvrir ces caisses : « Elles étaient là, offertes comme par dessein. J’en devinais le potentiel fascinant, mais j’en connaissais surtout le mortifère… Mais en les déménageant, je n’ai pu résister au réflexe d’en ouvrir une. »
Mona s’y plonge «jusqu’à l’obsession», et de tout ce matériel, imagine en réaliser un film. Elle invite Marion Cotillard qui « se fondant dans la peau de Carole » révèle une femme, dont le drame fait écho à notre époque.

Goodbye Julia

de M.Khordofani, drame, Soudan, France, 2h00
avec Siran Riak,Eiman Yousif, Ger Duany

À la veille de la division du Soudan, Mona, ex-chanteuse Nord soudanaise, cherche à se racheter d’avoir accidentellement causé la mort d’un homme sud soudanais. Elle engage sa femme comme domestique, et l’accueille chez elle avec son fils. Incapable de confesser son crime à son mari, et encore moins à Julia, Mona décide de laisser le passé derrière elle et de s’adapter à cette nouvelle situation. Elle ne se doute pas que l’agitation qui gagne tout le pays va la confronter à ses mensonges.

Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse

Dimanche 10 décembre à 17h00, au Palace à Cuisery

Film d’animation de Michel Ocelot, durée 1h 23min, à partir de 6 ans

Trois contes, Trois époques, Trois univers : une épopée de l’Egypte antique, une légende médiévale de l’Auvergne, une fantaisie du XVIIIe siècle dans des costumes ottomans et des palais turcs, pour être emporté par des rêves contrastés, peuplés de dieux splendides, de tyrans révoltants, de justiciers réjouissants, d’amoureux astucieux, de princes et de princesses n’en faisant qu’à leur tête dans une explosion de couleur.

On traverse sans surprise la lente première partie égyptienne, pour trouver un bonheur attendu mais réel dans les deux autres histoires, nettement plus vives, oniriques et malicieuses, où la beauté des princes, sauvages ou déchus, se mêle aux amours contrariées et à la cruauté des parents, avant une fin heureuse, en forme d’ode à la liberté. (Télérama)

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Linda veut du poulet

Mercredi 13 décembre à 14h30 et dimanche 17 à 17h00

Écrit et réalisé par Chiara Malta & Sébastien Laudenbach, France, octobre 2023,

avec les voix de Clotilde Hesme, Laëtitia Dosch et Esteban

à partir de 6 ans, durée : 1h16

Cristal du meilleur long métrage – Festival international du film d’animation d’Annecy 2023, Prix Fondation Gan à la Diffusion

Non, ce n’est pas Linda qui a pris la bague de sa mère Paulette ! Cette punition est parfaitement injuste !…
Et maintenant Paulette ferait tout pour se faire pardonner, même un poulet aux poivrons, elle qui ne sait pas cuisiner. Mais comment trouver un poulet un jour de grève générale ?…
De poulailler en camion de pastèques, de flicaille zélée en routier allergique, de mémé en inondation, Paulette et sa fille partiront en quête du poulet, entraînant toute la « bande à Linda » et finalement tout le quartier.
Mais Linda ne sait pas que ce poulet, jadis si bien cuisiné par son père, est la clef de son souvenir perdu…

« Avec son humour espiègle et tendre, ses séquences musicales ravissantes et sa créativité visuelle réjouissante, Linda veut du poulet ! s’affirme comme un moment de cinéma immensément bienfaiteur dont on aurait tort de se priver. Après le plus lyrique « La jeune fille sans mains »  Sébastien Laudenbach s’est associé à Chiara Malta pour offrir aux petits comme aux grands enfants cet hymne à la liberté débordant de couleurs et de vie, une bulle de bonheur qui enchante la rétine et réchauffe le cœur, et qui se conclue sur une ultime touche de douceur avec le délicat « Un souvenir ou deux » de Juliette Armanet. » (Le bleu du miroir)


Nayola

Vendredi 15 décembre à 20h30 et dimanche 17 à 20h30

de José Miguel Ribeiro, drame, mars 2023, Portugal, Belgique, France, Pays-Bas

Adultes, durée 1h30

Meilleur film d’animation au Festival International du Film de Guadalajara 2022

Angola. Trois générations de femmes dans une guerre civile qui dure depuis 25 ans : Lelena (la grand-mère), Nayola (la fille) et Yara (la petite-fille). Nayola part à la recherche de son mari, qui a disparu au pire moment de la guerre. Des décennies plus tard, le pays est enfin en paix mais Nayola n’est pas revenue. Une nuit, un intrus masqué fait irruption dans leur maison, armé d’une machette. Une rencontre qu’elles n’auraient jamais pu imaginer…

Notre avis

Passé, présent, les époques s’entrelacent comme les rudes traits de pinceau de ce splendide film d’animation pour adultes. Couleurs violentes, d’une beauté presque aveuglante, et ombres magiques : ce voyage au bout de l’enfer, d’un bord à l’autre du temps, mêle la crudité du réel aux sortilèges du conte. Adapté d’une pièce de théâtre (A Caixa Preta, de José Eduardo Agualusa et Mia Couto), le récit se déploie comme un arbre géant à la fois inquiétant et majestueux, tel celui qui pousse dans l’un des cauchemars de Nayola, enraciné dans la mort, lancé vers le ciel et l’avenir. Entre désolation apocalyptique et moments d’onirisme saisissant (où Nayola se retrouve par exemple mystérieusement pendue à… la lune), le réalisateur dresse ainsi la généalogie d’un trauma, et dessine avec une remarquable puissance d’évocation les portraits de trois générations au féminin. Silhouettes très stylisées, visages à la fois épurés et expressifs, ce trio est inoubliable, la présence massive, douloureuse et tendre de la grand-mère contrastant avec l’énergie gracile de ses descendantes. Les trois facettes d’une humanité tourmentée et résiliente. Des héroïnes de chair et d’art, au centre d’une fresque à la fois réaliste et animiste, monumentale et bouleversante. (Télérama)


Saules aveugles, femme endormie

Samedi 16 décembre à 21h00

de Pierre Földes, d’après six nouvelles de Haruki Murakami

Adultes, durée : 1h40

Mention du Jury au festival d’Annecy 2022

Tokyo, quelques jours après le tremblement de terre et le tsunami de 2011. Kyoko quitte subitement son mari après avoir regardé les images du tremblement de terre cinq jours d’affilée. Son mari Komura, désemparé, prend une semaine de congé et entreprend un voyage dans le Nord pour y livrer une boîte au contenu énigmatique à deux jeunes femmes. Son collègue de bureau, Katagiri, un modeste agent de recouvrement, disgracieux et solitaire, rentre chez lui un soir et se retrouve nez à nez avec une grenouille de deux mètres de haut lui demandant de l’aide pour sauver Tokyo d’un autre tremblement de terre imminent.

Au travers de souvenirs, rêves et fantasmes, Kyoko, Komura et Katagiri, influencés par leurs visions du tremblement de terre – sous la forme de saules maléfiques, d’un lombric géant, d’un vœu secret, d’une boîte mystérieuse et d’un corridor sombre et sans fin – tentent de renouer avec eux-mêmes.

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